Jeudi 16 mai 2013 à 12h34
Source : AFP
L’Australie veut faire inscrire dans le protocole de Londres sur la
prévention de la pollution des mers l'interdiction absolue de
fertiliser les océans sans justification scientifique, a annoncé jeudi
le gouvernement australien.
Cette méthode controversée destinée à lutter contre l'acidification des
mers et des océans consiste à déverser du sulfate de fer qui va agir
comme un engrais pour le phytoplancton.
Ces microalgues marines jouent un rôle clé dans le niveau mondial de
carbone car elles absorbent le dioxyde de carbone (CO2) situé dans l'eau
et l'atmosphère. Après une courte vie, les restes de ces organismes
viennent se déposer sur le plancher océanique sous forme de sédiment.
Mais l'efficacité et les incidences éventuelles de la fertilisation sur
l'environnement sont méconnues. Le protocole de Londres qui a amendé
puis remplacé en 1996 la Convention de Londres de 1972 recommande aux 42
Etats signataires de ne pas y recourir.
Mais le texte n'est pas assez contraignant, selon Canberra.
L'Australie, le Nigeria et la Corée du Sud entendent déposer lors d'une
réunion des pays signataires du protocole en octobre dans la capitale
britannique un amendement coercitif qui proscrirait toute fertilisation
commerciale.
"L'amendement ambitionne de mettre en place une règlementation
contraignante sur la fertilisation des océans", a expliqué le ministre
australien de l'Environment Tony Burke.
"Il interdit les activités commerciales de fertilisation des mers tout
en autorisant la recherche scientifique légitime destinée à identifier
les bénéfices éventuels" de cette pratique, a-t-il ajouté.
En 2012, les parties signataires du protocole avaient simplement déploré
le recours à la fertilisation sur le littoral Pacifique du Canada par
une société désirant reconstituer des populations de saumons, lesquels
se nourrissent de phytoplancton.